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Prix du jury oecumenique Chemnitz 2022
Réalisation : Florence MiailheNée en 1956 et diplômée des Arts décoratifs, elle commence sa carrière comme maquettiste pour la presse et expose dessins et gravures. Après son 1er court métrage en 1991, Hammam, les suivants illustreront un style d’animation très personnel, à base de peinture, de pastel ou de sable, directement sous la caméra, en procédant par recouvrement. Elle a reçu en 2015 pour l’ensemble de son oeuvre un Cristal d’honneur au festival du cinéma d’animation d’Annecy.
Résumé :
Un village pillé, une famille en fuite et deux enfants perdus sur les routes de l’exil. Kyona et Adriel tentent d’échapper à ceux qui les traquent pour rejoindre un pays au régime plus clément. Au cours d’un voyage initiatique qui les mènera de l’enfance à l’adolescence, ils traverseront de multiples épreuves, à la fois fantastiques et bien réelles pour atteindre leur destination.
Analyse :
Partagé avec l’écrivaine pour la jeunesse, Marie Desplechin, le scénario de Florence Miailhe s’adresse à un public commun d’enfants et d’adultes. C’est un extraordinaire film d’animation, né de la rencontre entre deux émotions de la réalisatrice : la mémoire familiale - de ses arrière-grands-parents fuyant Odessa au début du XX siècle, et de sa mère et son jeune frère sur les routes de l’exode en 1940 - et la spectaculaire augmentation des migrations au cours des dernières décennies. Il raconte un village pillé, une famille en fuite et deux enfants perdus sur les routes de l’exil. L’histoire est située sur une carte imaginaire rappelant les contours de l’Europe, dans le temps indéfini de la légende. L’action se déroule sur quatre saisons, que distinguent les atmosphères et les couleurs tandis que les 2 héros, en une double traversée quittent à la fois leur pays et leur enfance. Le récit est porté par la voix de Kyona âgée, qui relate le souvenir de sa « traversée », à partir d’un carnet de croquis -celui de la mère de la réalisatrice- qu’elle dessine tout au long de son périple. La réalisation du film qui a duré 3 ans dans trois pays -la France, la République tchèque, l’Allemagne- est extrêmement sophistiquée, de même que la technique de peinture animée directe sous la caméra avec tout ce que cela implique d’exigences et de risques. Le mouvement est dessiné par transformations successives, touche après touche, créant une matière qui, écrit l’autrice, « agit, vibre, produit ses propres intensités, ses propres couleurs. ». Le résultat est sidérant: la richesse, la variété et l’expressivité de ces couleurs laissent une impression de jamais vu et incite à explorer la filmographie de Florence Miailhe. Il faut lire aussi le très précieux et très complet dossier de presse de La traversée, magnifiquement illustré.
Jean-Michel Zucker
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