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Avec :
Adam Bessa (Ali), Najib Alagui (Omar), Salima Maatoug (Alyssa), Ikbal Harbi (Sarra).
Lotfy Nathan, est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie américain d’origine égyptienne. Son documentaire, 12 O’ Clock Boys (2012) sur les rodéos urbains, réalisé à Baltimore, a reçu le prix HBO Emerging Artist en 2013. Harka, son premier long métrage de fiction, sélectionné à Cannes-Un certain regard en 2022, y a reçu le Prix de la meilleure performance.
Résumé :
Ali, jeune Tunisien d’une vingtaine d’années, n’a trouvé, pour gagner sa vie, que la contrebande d’essence au marché noir, moyennant l’obligation de verser des pots de vin à des policiers corrompus. Il économise pour partir en Europe.
Analyse :
L’ombre du jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi dont le suicide par immolation, dans les rues de Sidi Bouzid, en 2010, avait déclenché une révolution en Tunisie avant d’entraîner les autres Printemps arabes de 2012, plane sur le film, tourné sur place. De magnifiques paysages, un désert de sable à l’infini, de jolis villages blancs aperçus ici ou là, c’est dans cette région que vivotent Ali et sa famille, douze ans après les espoirs soulevés par la révolution. Le jeune homme est incarné par un nouvel Alain Delon, Adam Bessa, dont le beau visage est ici grave, silencieux, tendu. En voix off, sa sœur évoque la crise économique et la misère, les cancers que subissent les ouvriers et la pollution des eaux par le phosphate. Au début on voit Ali se débrouiller pour gagner de l’argent tout en rêvant d’une vie meilleure en Europe. Mais l’action se précipite avec la mort du père, suivie du départ, lâche, du frère d’Adam. Pour ce dernier, le rêve s’effondre car il doit rester auprès de ses sœurs cadettes et les obstacles vont se succéder, toujours plus importants. Malgré son courage, ses efforts et son sens des responsabilités, le jeune homme se heurte en permanence à la corruption de l’administration comme de la police et connaît échec sur échec. Sa colère monte, il est de plus en plus désespéré : « Il y a trop d’injustices, je deviens fou ». C’est un portrait très émouvant, servi par un Adam Bessa magistral, que dresse le réalisateur et sa dénonciation des situations impossibles dans lesquelles se trouvent tant de candidats à l’émigration a une portée universelle. Accompagné d’une musique intense, souvent angoissante, c’est un très beau film politique.
Françoise Wilkowski-Dehove
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