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Venue au cinéma par le biais du montage, elle a dirigé le département réalisation à la Fémis. Depuis 45 ans elle alterne documentaires et fictions en filmant ceux qui l’entourent comme des héros : les petits de Récréations, le patron stressé de Coûte que coûte, Nathalie Baye en conseillère du planning familial des Bureaux de Dieu, ou la passion de Swann Arlaud en Yann Andréa pour Marguerite Duras dans Vous ne désirez que moi.
Résumé :
« J’ai eu l’occasion de filmer à l’hôpital l’épopée des corps féminins, dans leur diversité, leur singularité, leur beauté tout au long des étapes sur le chemin de la vie. Un parcours de désirs, de peurs, de luttes et d’histoires uniques que chacune est seule à éprouver. Un jour, j'ai dû passer devant la caméra. » (Claire Simon)
Analyse :
Dans ce film réalisé avec une équipe féminine par l’une des meilleures documentaristes mondiales, la caméra, après un prologue intimiste à la 1ère personne, explore comme une soeur et non pas une intruse, la singularité, la beauté et la matérialité des corps féminins affrontés aux agressions spécifiques qu’ils subissent. La réalité du corps féminin qui est toujours cachée est ici dévoilée, dans une grande mixité sociale. Ainsi se succéderont, dans le respect des contraintes sanitaires comme de la pudeur des émotions des patientes, une femme évoquant avec la psychologue son accouchement, tout en allaitant son bébé; la représentation réaliste d’une césarienne; le processus de la PMA montré au laboratoire dans toutes ses étapes; l’accueil empathique par des soignants compétents d’une démarche de transition sexuelle; une scène bouleversante où une jeune femme apprend que l’opération qui lui est proposée peut la rendre stérile; la réalité de la chirurgie assistée par robot de l’endométriose grave; la gratitude d’une femme qui au seuil d’une opération pour cancer remercie la réalisatrice de lui permettre de témoigner; une vieille dame mourante qui se résout par épuisement à arrêter ses traitements; enfin -reflet des convictions de l’auteure, qui dut triompher souvent de la tentative abusive du mari de convaincre sa femme de refuser une autorisation de tournage- le filmage emblématique d’une manifestation contre les violences obstétricales et gynécologiques. Une grande intensité émotionnelle sourd de toutes ces scènes qui, cousues par un montage précis, racontent, selon le projet de Claire Simon, l’histoire collective et solidaire du corps souffrant des femmes dans un service hospitalier qui leur est dédié. Affrontée elle-même au cours du tournage à un cancer gynécologique, elle choisira de rejoindre à l’image la communauté des femmes qu’elle filme et dont elle partage alors le destin. Ce film féministe sur le corps des patientes est aussi émouvant que magnifique et passionnant.
Jean-Michel Zucker
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