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Documentaire, avec interventions de l'écrivain Jorge Baradit (Histoire secrète du Chili), des sculpteurs Vicente Gajardo et Francisco Gazitúa, et ciné-reportages de Pablo Salas.
Ce documentaire s'inscrit dans la continuité du travail de Guzman, exilé depuis 47 ans, sur la mémoire du Chili qui a subi la dictature de Pinochet : citons ses films magnifiques Nostalgie de la lumière (2010) et Le bouton de nacre (2015). La cordillère des songes a reçu l'Œil d'or (meilleur documentaire) au récent festival de Cannes.
Le titre évoque l'immense barrière montagneuse qui fait du Chili, entre les Andes et le Pacifique, une 'île' coupée du reste du monde. De nombreuses et belles séquences nous invitent à explorer cet univers de roches et de glaces ; s'y intègre fort bien le fantastique gouffre d'une mine de cuivre à ciel ouvert, où serpentent les infinis méandres de la route à camions extracteurs ! Mais, malgré les efforts du commentaire off, ces images ne se rattachent guère au sujet social qui mobilise le cinéaste. Les reportages de Pablo Salas, qui enregistre depuis des années toutes les manifestations et violences d'un Chili en proie au néo-libéralisme, secouent bien davantage. Quant à la thèse de Guzman, selon qui le Chili de nos jours récolte un grain semé par Pinochet, elle finit par sembler une nostalgie du bon vieux temps : « Mon vœu : que le Chili retrouve sa jeunesse et sa joie ! » N'en sommes-nous pas tous là, chacun pour son compte ?
Jacques Vercueil
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