PROtestants et FILmophiles Festival de Cannes 2023

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La chimera

de : Alice Rohrwacher , Italie, Suisse, France 2023, 130min.

© tempesta srl - ad vitam production - amka films productions - arte france cinema

C’est un film pas évident. On n’y « entre » pas. On observe et on essaie de comprendre. Il parle d’un Anglais, Arthur, qui, dans les années 1980, prend la tête d’une bande de petits rigolos, pilleurs de tombes étrusques, parce qu’il a le don de repérer, à l’aide d’une baguette comme celle des puisatiers, à trouver des creux sous la surface. On nous dit – c’est un groupe de musiciens qui chantent une chanson expliquant ce qui se passe – que lui, contrairement aux autres qui ne cherchent que la valeur marchande des objets qu’ils trouvent, cherchent la porte vers l’au-delà. Et sa fiancée dont on apprend qu’elle est morte.

Isabella Rossellini, fille de Roberto Rosselini (qui a présidé le jury de Cannes en 1977) et d’Ingrid Bergmann (qui a présidé le jury de Cannes en 1973) incarne une vieille dame dans un manoir magnifique mais complètement délabré.

La sœur de la réalisatrice joue une marchande d’art qui truque des documents pour revendre les objets amenés par les pilleurs.

A propos d’une gare désaffectée il est dit par deux fois qu’elle n’appartient à personne – ou à tous. Et cela semble le leitmotiv. A qui appartient le passé ? Et l’avenir ? Peut-on les thésauriser ?

Une jeune femme court, un fil (rouge) de sa robe reste coincé et risque de détricoter sa robe. Elle revient sur ses pas pour voir où le fil est attaché : il traverse la terre et à la fin du film on voit Arthur, pris au piège par un éboulement dans une tombe, s’accrocher à ce fil rouge – celui d’Ariane qui lui permet de retrouver sa fiancée.

Waltraud Verlaguet

Cannes 2023, compétition