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Par la forme, ce film s'apparente à un roman avec ses cinq chapitres qui conduisent de la présentation de Marguerite à sa mort à travers un parcours sans longueur, bien que la durée dépasse deux heures. Malgré la fin tragique, ce n'est pas une œuvre sombre, le dernier tableau pouvant se voir comme sublimation et non comme disparition, comme harmonie de l'être au temps du départ.
L'héroïne, d'une apparente candeur désarmante, accomplit un destin que des dieux antiques auraient pu tracer pour elle. Deux forces la gouvernent, son amour pour son mari et sa passion pour la musique. Elle va s'appuyer sur la seconde pour s'efforcer de conquérir cet homme qu'elle a peut-être épousé pour son titre de baron, comme lui-même l'a sans doute épousée pour sa fortune.
Or cette cantatrice amateur chante abominablement faux, et personne n'ose le lui dire. Et quand, en finale, elle entend l'enregistrement de sa voix, cette révélation la tue. Mais c'est dans les bras d'un mari aimant qu'elle quitte un monde en mutation (effondrement de la société d'avant guerre et émergence d'une nouvelle société cynique et nihiliste) où tout sonne faux et où 'sonner juste' est totalement dissonant. On pense ainsi à 1 Cor. 13 "si je n'ai pas l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne", ou aux ombres de la caverne de Platon.
Sait-elle qu'elle chante faux ? Pour beaucoup, non. Pour d'autres elle n’est dupe de rien, ni de sa voix ni de l'hypocrisie de l'environnement. Qu'en somme, en rencontrant les différents publics et personnages, elle les amène à se révéler, à rompre ou à évoluer vers l'amitié et l'amour, sous la surveillance attentive de son majordome, amoureux platonique depuis le début. Mais dans cette attitude aucune agressivité, aucune méchanceté n'est perceptible.
Les notes données, entre 11 et 17 avec moyenne à 14,3/20, indiquent que beaucoup de qualités ont été reconnues à ce film : association de symboles opposés, complexité/ambiguïté des personnages et évolution au cours du récit, expressivité des visages, beauté visuelle d'une œuvre qui peut s'apprécier à plusieurs niveaux, abondance des thèmes abordés ou effleurés.
L’unanimité s'est manifestée pour reconnaître en Xavier Giannoli un grand réalisateur et en Catherine Frot une actrice de talent. Et que le choix des autres acteurs ne laisse rien à désirer.
Un rapprochement possible nous est apparu entre le personnage central et ces vers de Lamartine : 'Borné dans sa nature, infini dans ses vœux,l'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.'
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