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Le Prix du jury oecumenique est décerné au film
© Festival Karlovy Vary 2023
Une veuve de 70 ans jette littéralement son argent entre les mains d'escrocs qui ont fait pression sur elle au téléphone. En plus il s’agissait de l’argent dont elle a besoin pour financer la tombe de son mari récemment décédé ainsi que la sienne. Elle, qui s'est battue toute sa vie, ne perd pas de vue cet objectif et devient elle-même coupable : de manière criminelle, elle inflige aux autres ce qu'elle a vécu. Jusqu'à la toute dernière minute du film, nous, spectateurs, croyons que la protagoniste vit un moment cathartique et regrette ses actes. Mais Blaga reste fidèle à ses convictions profondes et semble n'avoir d'autre choix que d'agir de manière immorale. Le sort de cette femme reflète le sort des personnes âgées de la Bulgarie post-communiste ou capitaliste, qui souvent ne savent plus sur qui compter entre leur lutte pour la survie, la corruption et l'exploitation. Ce dilemme est exacerbé par la crainte de l’héroïne pour le salut de son mari.
Ce film a séduit le jury car il met en scène de façon poignante la relation entre la responsabilité individuelle et les normes sociétales le rend difficile pour nous de sympathiser avec la vieille dame, brillamment interprétée par Eli Skorcheva, et nous incite pourtant à nous demander si nous ne sommes comme elle.
Synopsis:
Blaga est une septuagénaire, veuve depuis peu, ancienne enseignante et femme de forte moralité. Lorsque des escrocs au téléphone lui volent l'argent qu'elle a économisé pour la tombe de son mari, sa boussole morale se détraque lentement... Comme dans ses films précédents, Stephan Komandarev dénonce systématiquement la situation sociale précaire dans la Bulgarie post-communiste. Dans ce drame saisissant, il braque son objectif sur la vie des seniors d'aujourd'hui - un groupe vulnérable auquel les politiciens promettent si souvent le droit à une vie digne... mais la réalité est très différente.
Les articles en ligne pour Urotcite na Blaga (Blaga's lessons : Les leçons de Blaga*) :
Une Mention spéciale est attribuée au film
© Festival Karlovy Vary 2023
Un village dans une région minière géorgienne aride vénère un saint dont la statue est très abimée. Tout à coup, il semble avoir pris vie. Des miracles se produisent, les boiteux marchent, des mineurs perdus apparaissent à leurs proches et chaque spectateur connaisseur de la Bible croit avoir déjà vu ou entendu tout cela auparavant. Mais ce film n'est pas simplement un récit du Nouveau Testament. Il soulève plutôt une question essentielle et tout à fait autocritique de la religion chrétienne : pourquoi adorons-nous les morts, immobiles, interchangeables au lieu des vivants ? Voulons-nous vivre ou survivre ? Pour cela et pour son design visuel, esthétique et musical exceptionnel, le Jury œcuménique décerne une Mention Spéciale à « Citizen Saint » de Tinatin Kajrishvili.
Synopsis :
Sur la place centrale d'une ville minière se dresse une croix représentant un saint, considéré par les mineurs comme leur protecteur. Un jour, la croix est démontée pour réparation et la statue du saint disparaît soudainement. Lorsqu'un mystérieux inconnu apparaît parmi eux, les habitants additionnent les deux... Dans son troisième long métrage, une parabole satirique sur un saint qui descend de la croix pour vivre parmi les mortels, Tinatin Kajrishvili se demande pourquoi les gens ont besoin de croire.
Les articles en ligne pour Mokalake Tsmindani :
Le jury oecuménique Karlovy Vary 2023 (deg. À d.) : Hermann Kocher, Anna Grebe, Hana Ducho © Interfilm
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