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C’est la cinquième fois qu’un jury interreligieux décerne un prix lors du festival du documentaire et du film d’animation de Leipzig. Il remplace le jury œcuménique qui existait ici depuis 1990. Le prix est doté de 2500€ par la Table ronde interreligieuse de Leipzig et le groupe VCH-Hotels Allemagne, en collaboration avec le groupement des hôtels chrétiens d'Allemagne, dont l'hôtel Michaelis à Leipzig.
© Festival de Leipzig 2020
Le film a été réalisé malgré de nombreuses obstructions venant de différents côtés. Pourtant, il montre magnifiquement comment les personnes blessées ou handicapées à la suite des atrocités d’une guerre de six ans dans leur ville de Kisangani, ont accepté peu à peu leur condition puis en ont tiré le meilleur parti. Elles ont décidé de monter à la capitale du pays pour réclamer l’argent que le gouvernement a reçu pour améliorer leur condition. Le spectateur découvre comment ces gens sortent de leur rôle de victimes et reprennent leur existence en main, célébrant la victoire de l’opposition aux élections. Dans leur misère, ils se sont révélés de plus en plus fort. Ceci se retrouve dans de nombreuses religions : Dieu inspire les hommes à lutter pour la justice, pour eux et pour les autres.
Synopsis :
Eté 2000, des troupes de l’Ouganda et du Ruanda se sont livré à Kisangani à une bataille dévastatrice. La cour internationale a condamné l’Ouganda à payer un milliard de dollars US aux victimes civiles. Après presque vingt ans d’attente vaine, certaines se sont mises en routes vers Kinshasa pour obtenir justice. La force physique mais aussi théâtrale de leur mission anime ce film et brille à travers lui.
Dieudo Hamadi met en scène les femmes et les hommes qu’il va accompagner le long du Congo avec des images efficaces. Sur une scène entièrement noire ils nous regardent et chantent : du sang versé, de l’argent oublié. Puis commence la marche des blessés, avec des béquilles, des prothèses, le long des charniers vers la ville. Chaque pas est une révolte. Quand la procession des mendiants, qui refusent avec droit cette dénomination, finit par grimper les marches du parlement, on croit voir des scènes du cinéma révolutionnaire soviétique. Mais la foule est ici une autre. Ici chaque corps se dresse de tout son poids contre l’indifférence politicienne et contre l’arithmétique guerrière qui comptabilise de façon nonchalante les pertes et leurs compensations. (Sylvia Görke, DOK Leipzig)
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